France Stratégie : Bilan de l’ouverture du marché du transport en autocar

France stratégie - Bilan du marché du transport en autocarSuite à l’entrée en vigueur de la loi Macron du 6 août 2015, les compagnies d’autocar sont dorénavant en mesure d’étoffer leur offre de transport en proposant des trajets interurbains de plus de 100 km à travers la France.

Libéralisation du marché du transport en autocar : Pour qui ?

La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques du 6 août 2015 avait pour objectif d’ouvrir le voyage en bus en France à la concurrence afin de faciliter la mobilité des jeunes et des populations les plus modestes.
L’enjeu était donc de permettre le développement de l’offre de transport entre les grandes villes françaises, jusque là soumises au monopole de la SNCF.


Le bilan de France Stratégie en chiffres

Six mois après l’entrée en vigueur de la loi, le bilan fait état d’un développement rapide du réseau de liaisons interurbaines avec 734 paires de villes desservies sur le territoire métropolitain et environ 1,5 million de passagers transportés.

Ce nouveau marché est chapeauté par sept acteurs en forte croissance qui ont crée en l’espace de 6 mois plus de 1300 emplois directs.
France Stratégie prend comme élément de comparaison le marché Allemand qui a connu une ouverture identique en janvier 2013 et où 911 paires de villes étaient desservies après 2 ans. A ce jour, ce marché tend à se concentrer par des fusions entre acteurs du secteur. Le plus gros acteur représentant deux tiers des liaisons ouvertes.

Le développement du marché allemand semble être comparable à celui que rencontre le marché français où 7 acteurs se partagent l’essentiel du marché. Il s’agit des compagnies de bus lowcost Isilines, Flixbus, Alsa, Eurolines, Ouibus, Starshipper et Megabus.


Une concurrence qui pousse les prix vers le bas

La forte concurrence qui s’est établie entre les principaux acteurs du marché pousse les compagnies à se différencier par des prix toujours plus bas afin de conquérir cette clientèle de nouveaux usagers.

Cette concurrence est exacerbée sur les liaisons entre les grandes villes françaises qui représentent la majorité du marché et où les acteurs se différencient également sur le nombre de dessertes quotidiennes.
Par ailleurs, les compagnies d’autocar se trouvent également en concurrence directe face aux autres modes de transport.

Avec un prix moyen au kilomètre de 4,5 centimes d’euros, l’autocar se positionne comme un des moyens de locomotion les plus économiques du marché. Face à lui, le prix moyen du train est de 10 centimes d’euros par kilomètre.

En revanche, le prix moyen du covoiturage, qui est lui aussi un marché en forte croissance, se situe aux alentours de 6 centimes d’euros du kilomètre.

Le bilan réalisé par France Stratégie 6 mois après la libéralisation du marché du transport en autocar fait un état des lieux globalement positif avec l’ouverture de plusieurs centaines de liaisons, des créations d’emploi et déjà plus de 1,5 million de passagers transportés.

Si des opérations de concentration pourraient s’opérer dans les mois à venir, le transport en autocar demeurera en concurrence avec d’autres modes de transport et notamment le covoiturage qui permettra de maintenir des prix pas chers.

Source : France Stratégie le 29/02/2016