La loi Macron du 6 août 2015 a instauré la libéralisation du marché du transport en autocar. Depuis cette date, de nombreux acteurs français et étrangers ont émergé, offrant des services de transport en autocar à travers la France et l’Europe. Plusieurs mois après l’ouverture de dizaines de nouvelles dessertes, un premier bilan de la situation est en mesure d’être dressé.
L’arafer, un observatoire pour évaluer les impacts de la loi Macron sur le marché
L’autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) a reçu une mission d’observation du marché du transport en autocar Macron suite à son ouverture à la concurrence en août 2015.
Un premier bilan globalement positif mais à améliorer
Le premier bilan trimestriel allant du mois d’août à décembre 2015 permet d’entrevoir des points positifs mais aussi certaines limites.
En effet, selon l’Arafer l’offre de transport a plus que doublé en l’espace de quelques mois, atteignant en début d’hiver un total de 148 lignes pour 689 liaisons. Six opérateurs principaux se distinguent de par leur taille et de par leur offre en terme de nombre de liaisons.
Il s’agit des sociétés Eurolines / Isilines, Flixbus, Megabus, Ouibus et Starshipper. Si la première nommée était déjà bien implantée sur le marché Français et que Ouibus est une filiale du groupe SNCF, leurs concurrents sont des filiales de groupes internationaux qui se sont implantés en France suite à l’instauration de la loi Macron. Ces derniers représentent dès à présent à eux trois 41% du marché du transport en autocar.
Cette nouvelle offre a permis la création de 970 emplois directs et indirects et a généré un chiffre d’affaire de 9,3 millions d’euros sur l’ensemble de la période.
Le top 3 des liaisons les plus fréquentées par ces nouveaux voyageurs sont les trajets :
- Lille – Paris avec 80000 passagers
- Lyon – Paris avec 70000 passagers
- Paris – Rouen avec 27000 passagers
Parmi les points négatifs relevés, l’Arafer souligne la forte concentration de liaisons entre les grandes métropoles au détriment des destinations plus modestes. Enfin, le rapport émet des doutes sur la capacité des gares routières à absorber ce nouveau flux de voyageurs. Actuellement, seuls 32% des points d’arrêts de ces nouvelles liaisons sont des gares routières.
Ce premier bilan produit par l’arafer permet de faire un état des lieux de la situation 5 mois après la libéralisation du marché du transport en autocar. De nombreux points positifs sont à mettre en avant, cette loi ayant notamment permis de créer des emplois et de faire baisser les tarifs du transport inter-régional français.
Les principaux enjeux à venir sont relatifs à la capacité des infrastructures françaises à accueillir ce nouveau flux de voyageurs et à étoffer le maillage de dessertes entre des villes à dimension régionale.
En bref :
- 148 lignes, 689 liaisons
- 76 000 km de réseau
- 350 départs quotidiens dont 253 dépuis Paris
- 136 villes
- 6 autocaristes : Eurolines, Isilines, FlixBus, Starshipper, Ouibus et Megabus
- 770 400 passagers
- 20% des passagers concentrés sur Paris-Lille et Paris-Lyon
- 51% des passagers concentrés sur Lille-Paris, Lyon-Paris, Paris-Rouen, Nantes-Paris, Paris-Rennes, Paris-Strasbourg, Paris-Toulouse, Bordeaux-Paris, Angers-Paris et Le Mans-Paris
Source : Bilan Arafer publié le 23/03/2016